La musique répétitive : la traduction du néo-libéralisme dans le monde musical ?[1]
Résumé :
S’appuyant
sur l’exemple de la musique dite « répétitive » ou
« minimaliste », cet article vise à montrer les effets produits par
l’intrusion de la logique commerciale dans le monde musical américain depuis la
fin des années 1960. Cette révolution conservatrice dans la création musicale
est indissociablement esthétique et socio-économique. En effet, on peut établir
un lien entre cette production néo-conservatrice, dont les éléments les plus
caractéristiques sont traditionnels, et ses conditions de production,
caractérisées par la dépendance à l’égard du « marché » de la
musique. Pourtant, par un effet d’allodoxia,
la musique répétitive a été très vite considérée comme une production
d’avant-garde et consacrée dans le monde musical (aux États-Unis comme en
Europe). Finalement, la révolution conservatrice dans le monde musical est à
rapprocher du néo-libéralisme dans le champ politique. La thèse soutenue dans
cet article est que la musique répétitive est la traduction, dans le monde
musical, de la logique commerciale également présente au cœur du
néo-libéralisme.